A mesure que l’ex-cyclone Melissa poursuit sa route sur l’Atlantique Nord, son thalweg très développé vers le sud-ouest de l’Europe réorganise la circulation à grande échelle.

La profondeur de son talweg va s'étirer jusqu'au Canaries mardi 04 Novembre au soir.

Cette ondulation, véritable héritage de la phase tropicale du système, entretient une dynamique méridienne très marquée : l’air froid plonge depuis les îles Britanniques jusqu’au golfe de Gascogne, tandis qu’un flux de sud à sud-est chaud et humide remonte depuis la Méditerranée occidentale sous un Jet streak puissant à l'image de son évolution entre Mardi et Jeudi quand il va se superposer au sud-est de la France 

Données Meteologix (https://meteologix.com) - llustration Weather’n’Co

C’est ce thalweg d’altitude, issu de Melissa, qui pilote l’ascension de l’air chaud et saturé vers la France méridionale, en soi un schéma typique des épisodes cévenols d’automne.

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Sur la carte à 850 hPa ( Theta-E), on distingue une langue d’air chaud et humide s’élevant depuis le golfe du Lion jusqu’au Massif central, en amont immédiat du thalweg.

Le gradient de température potentielle équivalente (θe) est particulièrement marqué entre la région de Carcassonne (34–36 °C) et la vallée du Rhône, cela illustre une forte baroclinie : une zone de contraste thermique et humide où se développent ascendances intenses et convection organisée.

Dans les basses couches, le flux de sud à sud-est injecte directement cet air tropicalisé vers les pentes, où le relief agit comme un tremplin pour favoriser l'ascendance des masses d'air en provenance de la mer méditerranée.

L’humidité se condense, les nuages s’empilent, et les précipitations deviennent durablement soutenues.

Le contenu en eau précipitable (PWAT) atteint 36 mm sur les Cévennes, soit une valeur exceptionnelle pour un mois de novembre.

Elle traduit la persistance d’une masse d’air d’origine subtropicale, héritée des basses latitudes atlantiques influencées par Melissa.

Le couplage entre un θe élevé et un PWAT supérieur à 30 mm signale une atmosphère hautement instable et réactive, prête à générer de très fortes averses, intenses sur de courtes périodes.

Ce type de configuration illustre parfaitement comment la dynamique post-tropicale d’un système à première vue à plusieurs milliers de kilomètres plus à l’est peut influencer le temps sensible du bassin méditerranéen.

Autre point que semble intégrer ce matin un peu plus les modèles à hautes résolution , la température de surface de la mer Méditerranée, toujours supérieure de +1 à +2 °C à la normale. Elle va agir  comme un élément supplémentaire dans cette équation en favorisant un contenu en eau encore un peu plus conséquent. 

Ce critère a son importance car malgré les précipitations qui entraine une baisse de la température et par conséquent une stabilisation des processus convectifs, une mer chaude continue quant à elle favorise le processus de convection. 

Cette anomalie renforce la capacité de l’atmosphère à se charger en vapeur d’eau et amplifie le potentiel pluvieux .

Une boucle redoutable ou se mélange processus dynamique et thermique.

Les précipitations ce matin sont plus marquées avec les dernières sorties des modéles à haute résolution et régionaux 

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